Franco Bernard | Rapporteur | Professeur | Université Paris IV Sorbonne |
Lagny Anne | Rapporteur | Professeur | ENS Lyon |
Muzelle Alain | Directeur de thèse | Professeur | Université de Lorraine |
Mourey Marie-Thérèse | Examinateur | Professeur | Université Paris IV Sorbonne |
Schillinger Jean | Examinateur | Professeur | Université de Lorraine |
Cette thèse a reçu le prix Novalis 2016, décerné tous les deux ans par l'Université d'Iéna et la Internationale Novalis Gesellschaft à une thèse consacrée aux romantismes européens.
Cette thèse propose une lecture de l’œuvre de Novalis selon le prisme de la théologie négative. Afin d’établir son influence sur le poète romantique, elle retrace tout d’abord sa religiosité dans le contexte de son époque, en s’appuyant notamment sur trois recueils de cantiques (respectivement protestant, catholique, issu de la communauté des frères moraves) qu’il a pu consulter. Après ce panorama du christianisme à la fin du dix-huitième siècle, elle analyse l’évolution du sentiment religieux chez Novalis, et son infléchissement perceptible lors du virage chrétien de l’année 1799. Le cœur de la thèse est une analyse des procédés dialectiques, langagiers et poétiques issus de la théologie négative dans l’œuvre de Novalis, et donc des rapports entre parole, image et absolu, des motifs de la descente, de la nuit, de la contemplation, du regard réciproque, du miroir, et du rêve comme mode d’accès à une connaissance conçue non plus sous le mode de l’illumination, mais de l’enténèbrement. A la croisée des chemins entre philosophie post kantienne et culture chrétienne, le romantisme réactualise l’héritage de la mystique rhénane et renverse le chemin qui mène à l’absolu : ce travail cherche enfin à montrer que le miroir, le rêve et le mouvement de descente dans la nuit sont des motifs communs à toute une famille romantique spéculative, et procède par comparaison afin de mettre en lumière, d’une part, le changement de paradigme qui intervient entre baroque, Lumières et romantisme, d’autre part, la persistance de cette configuration intellectuelle très spécifique au cours du dix-neuvième siècle, chez plusieurs auteurs identifiés aux romantismes allemand, français et anglais.