Dans ce projet de thèse il s’agit d’une étude interdisciplinaire de la mise en scène de soi macronienne et sa réception par la presse française et allemande. Ainsi, deux suppositions sont faites dans ce travail : Premièrement, il est supposé que l‘insertion dans un contexte médiatique transformé entraîne une mutation de la mise en scène de soi présidentielle française. Deuxièmement, la réception en France et en Allemagne de cette mise en scène sera un bon indicateur de la représentation des interactions France-Allemagne et Européennes durant cette période.
Les deux suppositions demandent d’établir et de travailler avec deux corpus qui contiennent des moments présidentiels importants et des journaux (Le Monde, Le Figaro, Dernières Nouvelles d’Alsace, Le Nouvel Observateur, Süddeutsche Zeitung, Frankfurter Allgemeine Zeitung, Badische Zeitung, Der Spiegel) qui réceptionnent ces moments. Il s’agit donc d’abord d’analyser la fabrication de l’image (étudier l’image véhiculée par la mise en scène dans le contexte de la théâtralité et les citations/références que Macron fait par cette mise en scène de soi spécifique) par les textualités avec une analyse de discours (identifier les concepts politiques que Macron transmet) puis par la théâtralité avec une analyse de la performance, la mise en scène et la corporalité. Dans l’analyse de la réception française et allemande de la mise en scène présidentielle l’étude de la perspective interculturelle sera ajoutée.
Pour mettre en perspective les analyses il sera introduit la notion de l’espace public (cf. Publictionnaire). Il s’agit de non seulement percevoir l’espace public mais d’identifier aussi ses mutations auxquelles Macron réagit par ses mises en scènes. Il est supposé qu’il ne donne non seulement des impulsions mais qu’il réagit en quelque sorte aussi sur les mutations de l’espace public qui arrivent dont fait par exemple aussi partie les contraintes exercées par les nouveaux paysages médiatiques. Dans ce cas, la fenêtre d’Overton joue le rôle d’un curseur des idées politiques qui sont acceptables au regard de l’opinion publique.
Concernant la figuration des interactions France – Allemagne / France- Europe il se pose la question de savoir si le discours de Macron mobilise des notions identitaires traditionnelles ou s’il va davantage vers un espace partagé ou des représentations qui convergent ou s’il y a un espace tiers qui se constitue.