Les camps de prisonniers de guerre en Moselle et en Sarre dans le système nazi du travail forcé. Territoires, histoire(s), mémoire(s).

Ce projet de thèse souhaite proposer une nouvelle approche historique et mémorielle des camps de prisonniers de guerre en Moselle et en Sarre dans le système nazi du travail forcé. Presque oublié de tous, le camp de Ban Saint-Jean près de Boulay-Moselle en est l’exemple-type : ancien casernement de sûreté de la Ligne Maginot, il devient partie intégrante du Stalag XII-F en 1940. Plus de 500 camps sont ouverts en Moselle annexée et en Sarre sous le « IIIe Reich » : conçus pour les prisonniers de guerre sous les Stalag XII-F et XII-E, ils avaient pour but l’exploitation totale des détenus par travail forcé. Ces derniers devaient pallier le manque de main d’œuvre dans les mines de fer et de charbon de la région, consécutif à l’enrôlement de force dans la Wehrmacht. Des milliers d’hommes ont transité par la Moselle et la Sarre, venus de Pologne, d’Union Soviétique ou d’Italie, et ont été au travail forcé dans des conditions inhumaines. Des milliers d’entre eux y ont perdu la vie suite aux épidémies, à la famine et aux mauvais traitements.Après avoir étudié l’implication de ces camps dans le système de travail forcé nazi et leur fonctionnement propre, je mettrai en lumière le destin collectif et individuel des prisonniers de guerre internés en Moselle et en Sarre. Il faut s’interroger sur les raisons qui ont conduit pendant des décennies à l’oubli de ces victimes de la Seconde Guerre Mondiale et à la lente réémergence de cette mémoire. Quelles sont les bases de ce travail de mémoire et quelles formes prend-il ? Pour cela j’analyserai l'évolution des récits à différentes échelles (d’un point de vue local, national, européen) et en différents lieux : en Europe de l’Ouest et aussi dans l’ancienne Union Soviétique. J’étudierai aussi l’impact qu’ont eu les commémorations de la Seconde Guerre mondiale sur l’écriture de l’histoire et des relations internationales dans l’après-guerre.